Maryvonne Hautin, maire de Saran appelle à voter le 26 mai pour la liste "l'Europe des gens contre l'Europe de l'argent" conduite par Ian Brossat
Déréglementation, dumping social, casse des Services Publics
Les élections européennes un enjeu majeur pour les Cheminots !
Le transport joue un rôle essentiel dans l’économie des pays européens. Il représente 5 % du PIB et emploie directement plus de 11 millions de personnes. Plutôt que de protéger les intérêts des salariés de chaque pays en portant des règles sociales de haut niveau, l’UE a priorisé la libéralisation du marché, qui a bouleversé le secteur des transports. Depuis le début du processus de libéralisation il y a plus de vingt ans, le secteur des transports a subi des changements radicaux.
Au final, ce sont les salariés qui en subissent le plus les effets néfastes, avec le développement de la concurrence qui se réalise sur la dégradation des conditions de travail, les rémunérations et l’emploi. Les politiques européennes ont doté les Etats membres et le patronat du secteur des transports à la généralisation et à la banalisation du dumping social. La transposition des directives européenne ou des règlements dans le droit français ont tous été approuvés par la France.
Pour les Cheminots les directives sont appliqué sous forme de paquet ferroviaire dont le dernier, adopté en 2016, prévois l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs, sous forme d’appel d’offre à partir de 2020.
Ce quatrième paquet ferroviaire de libéralisation n’a été adopté qu’avec 23 voix, tant ce dernier déstructure les entreprises historiques de transport ferroviaire. Le parlement européen, composé en grande partie de libéraux et de financier est totalement hors sol et les citoyens doivent s’intéresser aux élections européennes pour changer la donne.
Malgré la réforme gouvernementale, engagé au forceps, du printemps dernier, les Cheminots font le constat que le transport du quotidien reste le parent pauvre de la politique publique. Les usagers subissent retard et suppressions de trains mais n’ont droit qu’à la démagogie comme perspective.
Les deux causes principales sont pourtant identifiées : des dysfonctionnements provoqués par une infrastructure à bout de souffle et parfois saturée, et des pannes à répétition du matériel, souvent causées par l’usure ou la surexploitation.
Les projecteurs devraient donc se braquer sur les investissements publics, seuls à même de résoudre ces problématiques. Mais, au lieu de cela, l’ouverture à la concurrence sert de défouloir aux élus LR et LaREM, qui font cause commune contre la SNCF et les cheminots.
Il s’agit en fait de masquer les effets pervers de la réforme de 2018 : l’État n’a pas résolu la question de l’équilibre financier du système et c’est la SNCF qui doit assumer les investissements à sa place. SNCF Réseau devrait consacrer 5,7 milliards d’euros à ce poste en 2019 dont moins de la moitié sera couvert par des subventions publiques. La dette continue donc de filer, et les cheminots d’être mis sous pression.
Qui peut encore oser dire que cette réforme a été faite pour les usagers ? Les mobilisations qui se multiplient confirment bien que d’autres choix sont nécessaires. L’apogée de la réforme étant programmée pour le 1er janvier 2020, il est encore temps de les arracher. Les cheminots, les usagers, la population doivent se réinviter dans le débat public avant cette échéance.
Les luttes des Cheminots doivent également trouver un prolongement dans les élections européennes afin de porter un nombre de député proche de leurs attentes et pour le service public.
École de la confiance ? École du mépris ! Blanquer a construit sa réforme sans aucune concertation et maintenant il veut sanctionner les enseignant•e•s qui critiqueraient sa politique. Ce n’est pas de la confiance, c’est de la soumission !
Pour former des citoyens éclairés, l’éducation n’a pas besoin d’exécutants soumis, mais d’enseignant•e•s qui maîtrisent leur métier. Il faut garantir leur indépendance. C’est à ça que sert le statut de la fonction publique, tel qu’il a été mis en place par Anicet Le Pors, ministre communiste, en 1983. Alors que partout l’autoritarisme monte, il est plus que jamais à défendre.
La réforme de la formation des enseignant•e•s place l’entrée dans le métier sous le signe de la précarité : allongement des études avant le concours, accumulation des stages… Au contraire, les enseignant•e•s ont besoin de temps pour échanger, réfléchir sur leurs pratiques et les faire évoluer. Pour répondre à la crise du métier, il est urgent de mettre en place un pré-recrutement sous statut de la fonction publique.
Moins de précaires, plus de fonctionnaires. Profs épuisés, absences non remplacées classes surchargées, manque d’infirmier•e•s ou de médecins… C’est déjà la pénurie, et le gouvernement veut encore supprimer des fonctionnaires ? À la place, il veut mettre devant nos enfants des personnels moins formés : les surveillant•e•s, les stagiaires, les contractuel•le•s… Au contraire, il est urgent de créer des postes dans l’éducation nationale, de revaloriser les salaires, et de reconstruire partout des équipes pluri-professionnelles capables de prendre en charge toutes les difficultés, pour faire réussir tous les élèves.
Dans nos quartiers, dans nos villages, nous voulons l’école de l’égalité. La loi Blanquer ouvre la possibilité de regrouper écoles et collèges, pour supprimer encore des personnels. En 2019, en France, on fermerait des écoles ? C’est absurde ! Sur tout le territoire, les enfants doivent être traités à égalité : c’est la mission du service public.
La casse du service public, tout le monde y perd ! Dégradation du service publics et cadeaux à l’enseignement privé : sous couvert de rendre la scolarité obligatoire dès 3 ans, Blanquer force les collectivités locales à financer les maternelles privées. Bientôt, on les verra pulluler… Et avec elles, la sélection et le tri social. Plus d’angoisses pour les familles, une société plus divisée… Les seuls gagnants, ce seront les marchands d’éducation.
Avec Ian Brossat, développer les services publics en Europe. L’argent existe ! Depuis des années, la BCE dépense des milliards pour renflouer les banques sans contrepartie ni garantie. Plutôt que d’injecter ces sommes dans la finance, rendons l’argent utile : dépensons pour développer les services publics, partout en Europe.
Notre école, c’est l’école en commun ! Réaliser l’égalité dans le système éducatif, donner du temps pour apprendre, développer de grands services publics pour une école démocratique…
Retrouvez toutes nos propositions : http://www.pcf.fr/argumentaire_ecole
L’École de la concurrence et de la soumission
La loi Blanquer s’inscrit dans la continuité des politiques libérales menées depuis le début des années 2000, et en accélère le rythme. Il s’agit d’en finir avec le projet égalitaire de l’éducation nationale – projet déjà bien malmené – pour le remplacer par une école du tri et de la concurrence, où chaque jeune est individuellement responsable de ses choix, de sa réussite ou de son échec. L’école construite par la loi Blanquer, c’est une école de la concurrence et de la soumission.
Concurrence
La casse des cadres collectifs (programmes, diplômes) au profit de parcours individualisés, associée à une sélection de plus en plus précoce isole les jeunes et les met en concurrence les uns avec les autres. À chaque étape ils doivent « choisir » les « bonnes » options, les « bons » établissements dans un vaste marché éducatif, sous peine d’être relégués en marge du système. Et bien sûr, ces « bons » choix ne sont pas accessibles à tout le monde.
Soumission
Ce système fait porter aux individus – aux jeunes, à leurs familles – la responsabilité de leur réussite ou de leur échec. Comment mieux les amener à accepter leur situation, sans se révolter ? Parallèlement, la transformation des enseignants en exécutants (par la précarisation, mais aussi par la restriction de leur liberté d’expression) dans un système éducatif de plus en plus autoritaire vise à empêcher la construction d’une éducation émancipatrice.
La question du rôle de l'école
À ce projet, nous opposons l’exigence d’une école de l’égalité et de l’émancipation : une école qui permette à toutes et tous de s’approprier les savoirs complexes nécessaires pour être pleinement acteur de sa vie, de la vie de son entreprise, de son pays et de la planète.
Nous avons édité une brochure présentant notre projet et nos propositions, L’École en commun, disponible en ligne et utilisable pour nourrir les campagnes et les débats : http://www.pcf.fr/argumentaire_ecole.
Une reprise en main autoritaire
Ce que contient le projet de loi Blanquer
L’article 1 réduit la liberté d’expression des enseignants en introduisant la possibilité de les sanctionner, voire de les révoquer, s’ils critiquent publiquement l’institution.
L’article 9 s’attaque à l’organisme indépendant chargé d’évaluer le système éducatif, le CNESCO, pour le remplacer par un organisme à la botte du ministère.
Les articles 10 à 12 portent sur la formation des enseignants : les directeurs des nouveaux instituts de formation (les INSP) seront choisis par le ministre et plus par la procédure universitaire normale.
Notre position
Nous nous opposons résolument à cet autoritarisme et défendons la liberté pédagogique et le pluralisme. Contre toutes les tentatives d’imposer des « bonnes pratiques » ou une « pédagogie officielle », nous voulons rendre aux enseignants la maîtrise de leur métier : une formation initiale ambitieuse, une formation continue relancée, plus de temps pour réfléchir sur leurs pratiques, un statut protecteur.
Nous devrons être particulièrement attentifs à la manière dont la réforme de la formation et du recrutement des enseignants va se concrétiser dans les prochains mois.
L'obligation scolaire au service des inégalités
L'instruction obligatoire dès l'âge de 3 ans
Les articles 2 à 4 avancent l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans.
Un cadeau aux écoles privées
Cela ne changera rien à la réalité de la scolarisation : seulement 2,4% des enfants de 3 ans ne fréquentent pas l’école maternelle. À 4 et 5 ans, ce sont 100% des enfants qui sont scolarisés, et ce depuis les années 1970.
La principale conséquence de ce changement, c’est que les municipalités seront contraintes de financer les écoles maternelles privées via le forfait communal. C’est un cadeau pour les écoles privées existantes, mais c’est aussi l’ouverture d’un nouveau marché. Cette mesure est à rapprocher de la manière dont Blanquer promeut certaines pédagogies portées par des fondations privées (Montesori, Espérances Banlieue…). Il s’agit de s’appuyer sur le désir de certaines familles de scolariser leur enfant au sein d’une population « triée » pour développer un marché scolaire qui favorisera la ségrégation sociale dès le plus jeune âge.
Nous réaffirmons que l’enseignement privé, en favorisant la ségrégation sociale et scolaire, contribue à la dégradation du service public d’éducation nationale. L’argent public doit aller à l’école publique.
En finir avec le statut de fonctionnaire et le cadre national du service public
Expérimentation et dérogations contre le service public
L’article 8 ouvre la possibilité d’expérimentations dérogeant au cadre national du service public comme au statut des personnels.
Les principales réactions portent sur la possibilité ouverte par cet article d’annualiser le service des enseignants. Mais il s’agit d’un véritable cheval de Troie qui mine tout le cadre du service public national.
Un accroissement de la précarité dans l'Éducation nationale
L’article 13 prévoit que les assistants d’éducation (les « surveillants ») inscrits dans une formation préparant aux concours d’enseignement pourront se voir confier des fonctions pédagogiques. Ils pourront donc faire le travail des enseignants sans en avoir ni la formation, ni le statut, ni le salaire.
Cette dernière mesure est présentée par le ministre comme un moyen d’améliorer l’attractivité du métier d’enseignant. Elle permettra en fait de gérer la pénurie tout en poursuivant la précarisation de l’Éducation nationale.
Nous défendons au contraire la revalorisation des salaires et un plan de recrutement pluri-annuel. Surtout, nous proposons la mise en place d’un pré-recrutement sous statut de la fonction publique.
Une restructuration du système éducatif au service du tri
L'école du socle
La majorité a introduit par amendement – c’est-à-dire sans consultation des organisations professionnelles ni du Conseil d’État et sans étude d’impact – une restructuration profonde du système éducatif : des « établissements publics des savoirs fondamentaux » regroupant des classes de primaire et de collège pourront être créés, sur simple décision du recteur ou des collectivités locales.
Une école à deux vitesses
Ces regroupements permettront de faire des économies en personnels, voire de fermer des écoles (en particulier dans les zones rurales, qui expérimentent déjà ce type de regroupements).
Mais cette mesure vise aussi à créer une école à plusieurs vitesses : pour les uns, les « établissements des savoirs fondamentaux », pour les autres, le collège puis le lycée et la possibilité de mener des études longues. Avec un tri de plus en plus précoce : avant Parcoursup, avant même l’entrée au lycée, il y aura une première phase de tri et de mise en concurrence au moment de l’entrée en primaire !
Nous voulons au contraire en finir avec la sélection pour construire une école véritablement commune : relance du collège unique, scolarité obligatoire prolongée jusqu’à 18 ans, renforcement du caractère national du baccalauréat et garantie pour tous les bacheliers de pouvoir intégrer l’enseignement supérieur dans une filière choisie.